Depuis plusieurs années, une prise de conscience collective s’opère en faveur de l’économie circulaire. L’ambition : décorréler la croissance économique de la consommation des ressources. C’est d’ailleurs devenu l’un des enjeux majeurs des achats circulaires dans l’idée de faire des « économies intelligentes » et de favoriser le développement durable. Pour intégrer ce nouveau modèle économique dans leur politique d’achats, les entreprises peuvent suivre une dizaine d’étapes, inspirées d’un guide opérationnel réalisé par des experts de l’économie circulaire. Cela va du démarrage d’une stratégie dédiée jusqu’à la systématisation de cette démarche d’économie circulaire.
1. Initier sa stratégie d’achat circulaire
Pour intégrer une démarche d’économie circulaire au cœur de leur business model, les entreprises doivent avant tout construire une stratégie dédiée. Cela se fait progressivement, en commençant, par exemple, avec l’élaboration d’une charte de circularité pour la fonction achats.
Ce document précise les objectifs, mais aussi les engagements que se fixe chaque organisation en matière d’achat circulaire. Les acheteurs peuvent ainsi s’appuyer sur ce texte de référence pour orienter leurs prises de décision et passer à l’action.
2. Communiquer avec toutes les parties prenantes
Parce que l’économie circulaire est un sujet complexe, la collaboration est clé. La fonction achats ne peut pas initier la transition circulaire seule. Cela concerne tous les services de l’entreprise. Il lui faut donc collaborer avec ses clients internes pour repenser et challenger leurs besoins.
Il est également nécessaire d’échanger avec ses pairs, voire plus largement avec tout son écosystème. Ensemble, l’idée est de comprendre les enjeux globaux, partager les bonnes pratiques et mutualiser les solutions.
3. Repenser ses besoins
Désormais, les acheteurs doivent interroger chaque nouveau besoin sous le prisme de la circularité. Ce changement de paradigme implique une véritable réflexion autour des spécifications techniques et/ou fonctionnelles. Il faut envisager toutes les options possibles qui visent une production et une consommation plus responsables, nécessitant moins d’énergie tout en générant moins de déchets, selon les principes du développement durable.
Il est notamment possible de citer :
4. Organiser la fin de vie des produits
Pour pleinement embrasser l’économie circulaire, il faut également anticiper la fin de vie du bien ou du service acheté. Il appartient aux acheteurs de s’interroger en amont sur ce point pour initier un cercle vertueux et éviter de passer trop vite par la case déchets.
Le fournisseur peut-il s’engager à reprendre le produit lorsqu’il arrive au bout de son cycle de vie ? Est-il possible de réparer ce produit s’il est cassé ? Existe-t-il un éco-organisme ou toute autre structure qui peut se charger de sa valorisation ou de son recyclage ?
5. Connaître les options circulaires sur le marché
Les directions des achats doivent se tenir informées des offres circulaires disponibles sur le marché. Pour cela, elles peuvent :
En fonction du niveau de maturité du marché, elles peuvent ainsi adapter leur demande à l’offre existante.
6. Favoriser l’innovation et la collaboration dans les contrats
La démarche d’économie circulaire doit être retranscrite dans les contrats. À ce titre, les directions des achats peuvent opter pour plusieurs formes contractuelles, telles que :
7. Intégrer l’économie circulaire dans son cahier des charges
Dans le cadre de la rédaction du cahier des charges, les directions des achats formalisent leur démarche d’économie circulaire. Cette notion doit être retranscrite au plus tôt dans le document et détaillée par la suite.
Cela doit notamment ressortir dans l’objet du marché, les objectifs, les spécifications techniques et/ou fonctionnelles, les conditions d’exécution, etc. Cela peut à la fois concerner des caractéristiques relatives aux processus de production ou à toute autre étape du cycle de vie des biens ou des services en question.
8. S’appuyer sur des critères circulaires
Lors de la rédaction du cahier des charges, il faut également définir des critères d’appréciation et leur pondération. Il s’agit des facteurs qui déterminent le choix du partenaire à l’issue du processus de sourcing fournisseurs.
Dans le cadre d’une démarche d’économie circulaire, les directions des achats peuvent privilégier des critères circulaires :
9. Piloter les engagements
Afin de garantir le respect des engagements circulaires lors de l’exécution du contrat, la phase de pilotage est clé. Pour cela, il faut d’abord veiller à ce que l’équipe en charge du contrat soit bien informée de la volonté d’intégrer une démarche d’économie circulaire dans ce marché et en comprenne les enjeux.
Pour animer le pilotage, il est important de s’appuyer sur des données factuelles. Pour ce faire, l’équipe peut mettre en place des outils de suivi et d’évaluation. Les différentes parties prenantes peuvent alors se retrouver régulièrement pour partager les résultats, échanger et identifier d’éventuels axes d’amélioration.
10. Déployer une démarche systémique
Il est enfin capital de systématiser sa démarche d’économie circulaire après un premier projet d’achat circulaire. Cela permet d’intégrer pleinement ce changement de paradigme dans la politique achat, de façon durable.
Après avoir fait un bilan des premières initiatives, les directions des achats seront en mesure d’en tirer les enseignements nécessaires au regard de la stratégie préalablement définie. Les acheteurs pourront notamment produire un tableau de bord, réajuster les indicateurs clés de performance, mesurer la réalisation des objectifs… Dès lors, ils seront prêts à approfondir leur démarche d’achat circulaire.
Bien que présentées de façon linéaire, ces étapes ne suivent pas forcément d’ordre particulier. Tout dépend du niveau de maturité de chacun sur la question. En définitive, adopter une démarche d’économie circulaire pas à pas est la condition sine qua non de sa réussite. C’est un parcours passionnant au cours duquel les entreprises explorent, testent et apprennent en continu.