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TOUT SAVOIR SUR LE PLAN DE TRESORERIE (OU PREVISIONNEL DE TRESORERIE)

Prévoir et anticiper sa trésorerie est un des prérequis pour gérer son entreprise sereinement. Pourtant, la mise en place d’un plan de trésorerie prévisionnel peut sembler compliquée de prime abord, et il n’est pas toujours aisé de savoir par quel bout prendre le sujet. Alors si vous éprouvez des difficultés à anticiper l’état de votre trésorerie dans les semaines et les mois à venir, suivez ce guide !

Dans cet article, nous allons vous expliquer comment faire un plan de trésorerie prévisionnel : identification de vos postes d’encaissements et de décaissements, méthodes de prévisions, et astuces pour réussir vos prévisions de trésorerie.

Pourquoi faire un plan de trésorerie ?
Avec ce puissant outil, vous pourrez dire adieu aux trous de trésorerie inattendus et ainsi développer votre entreprise plus sereinement. Vous ne savez pas comment le faire ? Aucun problème, nous allons vous aider à y voir plus clair avec des conseils pour bien le réaliser, en vous guidant pas à pas à travers 4 étapes distinctes.

Besoin d’un exemple de plan de trésorerie prévisionnel ? Téléchargez votre modèle Excel gratuit !
C'est quoi le tableau de trésorerie ?
Le plan prévisionnel de trésorerie est un tableau prévisionnel qui permet à l’entreprise d’estimer combien d’argent elle va recevoir (encaissements) et dépenser (décaissements) sur une période de temps donnée. Grâce à ces informations, il lui est possible d’anticiper l’évolution de sa trésorerie afin d’agir en conséquence.
Le plan de trésorerie prévisionnel fait partie des 4 principaux tableaux financiers prévisionnels :

  • Le compte de résultat prévisionnel : il correspond aux charges et aux produits de l’entreprise,
  • Le bilan prévisionnel : il estime le patrimoine de votre entreprise à l’issue de chaque année,
  • Le plan de financement : il informe des modalités de financement de vos investissements,
  • Le plan de trésorerie prévisionnel : il indique le niveau de votre trésorerie.

Quel est l'objectif du plan de trésorerie ?
Dans les faits, le plan de trésorerie présente de multiples avantages :

  • Planifier le volume de ventes que vous comptez réaliser sur les prochains mois et mettre en place les actions associées ;
  • Comprendre et anticiper les périodes creuses de la trésorerie de votre entreprise pour éviter les agios, voire les défauts de paiement ;
  • Possibilité d'établir un business plan efficace ;
  • Avoir une meilleure vision de vos dépenses et de votre solde de trésorerie, pour éventuellement réduire les coûts de l’entreprise et réaliser des économies ;
  • Servir d’outil d’aide à la décision, ce qui est utile dans certains cas. Vous souhaitez voir comment va évoluer la trésorerie de votre entreprise si vous faites l’acquisition d’une machine plus tôt ? En ajustant votre plan prévisionnel de trésorerie, vous pourrez voir les répercussions que cet achat engendrera sur votre trésorerie.

Remarque : même si en théorie vous pouvez vous projeter aussi loin que vous le souhaitez avec le plan de trésorerie prévisionnel, vos résultats perdront en précision au fur et à mesure. Aussi, il est conseillé de se cantonner à du court et moyen terme : en général, on utilise le plan prévisionnel sur des périodes allant jusqu’à 12 mois. A savoir qu’il faut toujours rentrer les montants en TTC.

Maintenant que vous avez compris en quoi le plan prévisionnel de trésorerie est formidable, on va pouvoir passer à l’atelier pratique !
Comment faire un plan de trésorerie ?
Identifier les recettes à venir
Commençons sans plus attendre par la construction de la première partie du plan prévisionnel de trésorerie : celle des encaissements. Dans un premier temps, créez une colonne pour chaque mois de l’année que vous voulez couvrir. Puis, ajoutez une ligne par poste d’encaissement que vous avez identifié. Pour cela, listez vos entrées d’argent prévues en essayant d’être exhaustif. Allez, on va vous aider un peu, et pour ce faire, voici une liste des encaissements les plus courants que l’on peut retrouver (attention ce n’est pas une liste exhaustive).

Facturation client
Vous pouvez ventiler ces hypothèses d’encaissements :

  • Par moyen de paiement (espèce, carte bancaire, chèque, virement…)
  • Par type de client (par exemple, si vous travaillez à la fois avec des particuliers et des professionnels, vous pourrez distinguer ces deux types de recettes)
  • Par type de facturation (si vous facturez une partie de vos prestations comptant, et l’autre avec un délai de règlement)
  • Par fréquence (vous pouvez distinguer les encaissements provenant de clients récurrents et ceux provenant de clients ponctuels)
  • Par taux de TVA : par exemple, en tant que restaurateur, vous souhaitez peut être distinguer les encaissements provenant des ventes de boissons (taux de TVA à 20 %) de la vente de nourriture en salle (taux de TVA à 10 %)

Aides et subventions

  • Remboursements IPRES
  • Prime 
  • Autres subventions, concours, etc.

Remboursement du crédit de TVA

(Si votre TVA à déduire est supérieure à celle collectée).  

Prêts et autres financements

  • Prêts bancaires
  • Apport personnel (augmentation de capital par exemple)
  • Levée de fonds

Déterminer les postes de décaissements

Une fois que vous avez réalisé le travail d’inventaire pour vos recettes, vous n’avez qu’à faire la même chose pour vos dépenses.

Fournisseurs

Selon votre activité, vous pouvez suivre vos décaissements fournisseurs :

  • Par fournisseur (ajoutez une ligne pour chacun de vos principaux fournisseurs),
  • Par type de produits (matières premières, consommables, produits finis…),
  • Par taux de TVA (fournisseurs sans TVA : achats à l’étranger, fournisseurs à 18 %, etc.),
  • Par délais de paiement (paiements comptants, paiements à 30 jours, paiements à 45 jours, paiements à 60 jours).

Rémunérations

  • Salaires (cadres, non cadres …)
  • Intérim
  • Indemnisation du / des Gérant(s)
  • Stagiaires
  • Apprentis
  • ...

Charges sociales et patronales

  • IPRES /CSS (cotisations sociales et patronales)
  • Mutuelle (couverture des salariés)
  • Remboursement des frais de transports
  • Tickets restaurants

Abonnements

  • Internet
  • Logiciels divers
  • Téléphone

Locaux

  • Loyer
  • Electricité
  • Eau


Marketing

  • Publicités (journaux, TV, etc.)
  • Moteurs de recherche (AdWords)
  • Réseaux sociaux (campagnes Facebook Ads…)
  • Salons (location de l’espace)
  • Flyers (création et impression)

Prestataires

  • Expert comptable ou comptable
  • Avocat
  • Sous-traitance
  • Auditeurs
  • Conseiller en gestion

Assurances

  • Locaux
  • Véhicules
  • Téléphones
  • D’exercice d’activité

Banques

  • Remboursement de prêts
  • Frais financiers (frais de tenue de compte, agios, commissions de mouvement)
  • Commission d’intervention (en cas de découvert bancaire non autorisé)

Impôts

  • Cotisations foncières des entreprises
  • Taxe d’apprentissage (financement des formations techniques et professionnelles)
  • Impôts sur les sociétés

TVA

Si votre TVA collectée est supérieure à la TVA déductible.

Divers

  • Remboursement des clients / gestes commerciaux
  • Cadeaux et fournitures clients
  • Fournitures de bureau et fournitures administratives
  • Entretien des véhicule et des locaux
  • Frais de déplacement

Solde de trésorerie négatif : que faire ?

Votre prévisionnel de trésorerie est enfin réalisé et vous constatez que votre solde de trésorerie est négatif sur certaines périodes. Pas de panique : c'est clairement à cela que sert le prévisionnel de trésorerie. Un solde de trésorerie montre que vous n'aurez pas suffisamment de liquidités pour couvrir vos dépenses. Le prévisionnel de trésorerie est là pour vous aider à identifier ces périodes charnières et vos besoins de financement.

Plan de trésorerie : comment réussir vos prévisions

Connaître les entrées et sorties d’argent passées de son entreprise, c’est bien. Les déterminer pour le futur, c’est mieux ! Aucunement besoin de vous procurer une boule de cristal, vous n’en aurez pas l’utilité. Ce qu’il vous faut ? Simplement les bons conseils sur ce qu’il faut faire ou alors éviter à tout prix ! Chaque mois, trop d’entreprises se retrouvent en difficulté - ou pire, disparaissent - à cause de pénuries de trésorerie qu’elle auraient pu anticiper. C’est donc tout l’enjeu que de parvenir à se projeter dans les mois qui suivent. Bien, maintenant que vous avez la structure de votre tableau, inscrivez votre solde initial à partir du moment où vous commencez le tableau. Si vous le débutez en février par exemple, votre solde initial devra apparaître en février. Par la suite, vous inscrirez votre solde début de mois (qui est en fait le résultat de ce qui vous reste à la fin du mois précédent) dès qu’un nouveau mois débute.

Les points à respecter, facteurs de succès

Appuyez-vous sur le travail réalisé auparavant, et commencez à identifier vos recettes et charges fixes. Voici des exemples qui devraient vous aider dans votre démarche (encore une fois, ceci n’est pas une liste complète, si vous avez des éléments spécifiques à votre entreprise, ajoutez-les).

Pour les recettes, on peut citer les abonnements, les clients récurrents qui achètent chez vous à intervalles réguliers pour le même montant. De même, si vous louez à vos clients, il y'a de fortes chances pour que la somme qu’ils vous payent chaque mois soit la même.

Concernant les charges fixes, la liste est plus longue :

  • Salaires (tant que vous ne prévoyez pas de recruter. Si vous augmentez un employé, il vous suffira alors de la modifier une fois)
  • Assurances diverses
  • Abonnements en tous genres (téléphone & internet, logiciels de travail ou logiciel de gestion de trésorerie
  • Les factures de gaz, d’électricité ou d’eau (si il y a des variations, elles sont généralement lissées sur l’année par votre fournisseur)
  • La mutuelle
  • Le loyer pour vos locaux
  • Le nettoyage de vos espaces de travail si c’est un sous-traitant qui s’en charge
  • Le remboursement de vos prêts professionnels
  • Les taxes et impôts (si ces éléments doivent faire l’objet de variations tarifaires, vous serez de toute manière averti en amont).

Une fois les charges fixes identifiées, ces dernières sont assez faciles à projeter : il vous suffit de recopier vos charges actuelles dans votre plan prévisionnel (dans chaque colonne si ces charges sont mensuelles, une fois tous les trois mois si ces charges sont trimestrielles… Bref, vous comprenez la logique !)

Maintenant, occupons-nous de ce qui est plus difficilement prévisible : recettes et charges variables. Ici, il est question de flux de trésorerie par nature incertains. Pour plusieurs d’entre eux, vous savez qu’ils vont se produire, sans pour autant savoir leur montant avec exactitude. Pour d’autres, vous ne pouvez qu’espérer (ou redouter) leur occurrence. C’est pour cette raison qu’il est conseillé de vous appuyer sur vos chiffres des années précédentes afin de laisser au doute la part la plus petite possible. Si vous démarrez votre activité, appuyez vous sur les hypothèses de votre business plan qui doivent être aussi étayées que possible.

Dans les recettes variables, on retrouve :

  • Vos objectifs de ventes
  • L’ensemble des financements “uniques” : crédit, apport, levée de fonds, etc…
  • L’argent d’un concours (meilleure start-up par exemple) qui peut booster votre trésorerie sans prévenir
  • Un éventuel remboursement de crédit TVA
  • Les éventuelles pénalités de retard perçues, dans le cas où vous rencontreriez un retard de paiement.

Puis dans les charges variables :

  • Vos achats auprès de fournisseurs (selon votre volume de et l’activité globale de l’entreprise, les sommes peuvent beaucoup varier. Pour fixer ces hypothèses, essayez de répondre à la question suivante : quel est le budget fournisseur qui me permettra de réaliser les objectifs de ventes que je me suis fixé ?)
  • Les frais de transport (carburant, transport en commun…)
  • Des frais exceptionnels (pièces vitales pour le bon fonctionnement d’une machine en panne, rénovation d’un bureau suite à un incendie, frais d’avocats suite à un litige...)

Comment assurer le suivi de votre plan de trésorerie prévisionnel ?

Pour rester pertinent et vous apporter des informations fiables, votre plan de trésorerie doit être mis à jour régulièrement. Vous devez donc ajouter chaque nouvelle opération réalisée et les réalisations à venir. Pour catégoriser ces informations correctement, vous pouvez créer une colonne "prévisionnel" et une autre "réalisé". Cela vous donnera une visibilité sur lécart entre vos prévisions et la réalité : vous pouvez ainsi réajuster vos prévisions en fonction de leur faisabilité.

Quelques remarques au sujet de vos prévisions de flux :

  • Soyez particulièrement prudent sur la prévision des charges variables . Il est assez simple de sous-estimer des dépenses à venir, aussi nous vous conseillons d’appliquer des hypothèses conservatrices, pour couvrir les dépenses que vous n’auriez pas anticipées (achat d’une machine pour remplacer la précédente ayant cassé sans prévenir par exemple).
  • Soyez attentif aux délais de paiement de vos clients (si vous en avez). Le piège serait de vous dire : “Ce client m’a passé une grosse commande en février, donc je vais la faire apparaître dans ma colonne des encaissements de février.” Alors que vous aviez convenu qu’il pourrait vous payer à 30 jours. C’est un point assez simple à retenir, mais il est nécessaire de bien l’intégrer pour éviter des erreurs qui pourraient mettre votre société en difficulté. De même, et à l’instar des encaissements, portez une attention particulière aux délais de paiements de vos fournisseurs. Vous achetez pour 1 000 € de matériel en mars mais ne payez qu’à 60 jours votre fournisseur ? Alors faites bien attention à le reporter dans votre tableau pour que ces 1 000 € apparaissent non pas en mars mais en mai.
  • Prenez en compte la saisonnalité si votre activité y est soumise. Ne faites pas des prévisions de vente en été égales à celles d’hiver si vous tenez une enseigne de location de skis par exemple. Si vous travaillez principalement avec des entreprises, il est fort probable que le mois d’août soit un mois “creux”.
  • Etablissez plusieurs scénarii. Dans l’idée, vous pouvez dupliquer votre plan de trésorerie pour créer plusieurs cas de figure : pessimiste, réaliste, ou même optimiste. L’idée est que vous puissiez confronter vos différentes prévisions entre elles. Par exemple, si vous souhaitez acheter des locaux plus grands, quelles conséquences cette action aura-t-elle sur votre trésorerie si vous vous basez sur un scénario très optimiste ? Et sur le pire des cas ? Challengez vos idées en estimant leur impact sur votre trésorerie prévisionnelle pour déterminer leur viabilité. Plus vous expérimenterez, plus vos prévisions seront précises et moins vous aurez de chances de vous laisser surprendre.

Plan prévisionnel de trésorerie : les erreurs à éviter

Connaître les bonnes pratiques peut vous faire gagner beaucoup, mais si vos efforts sont réduits à néant à cause de quelques impairs que vous auriez pu éviter, c’est dommage. Ici, vous allez retrouver les principaux dangers qui vous guettent et comment les éviter.

Quelques conseils :

  • Négliger les petites sommes. Seules, elles ne représentent grand-chose, mais si vous les additionnez, elles peuvent devenir un facteur stratégique à ne pas sous-estimer. Trop de dirigeants optent pour la solution de facilité de manière récurrente. Résultat : leur entreprise a de grandes chances de se retrouver dans le rouge. Et à ce moment, il est trop tard pour se dire “Ah ! Si j’avais su, j’aurais pris en compte ce plein d’essence, et ce restaurant que j’ai payé à mes collègues l’autre jour !”. Notre recommandation : affectez un budget significatif à une catégorie “divers”, de l’ordre de 2 % à 5 % de votre chiffre d’affaires.
  • Ne pas mettre à jour son plan de trésorerie prévisionnel. Oui, vous avez un tableau normalement exhaustif, mais un certain nombre de paramètres sont variables, voir même pas encore existants. Ne vous reposez pas sur vos lauriers, car un plan de trésorerie prévisionnel est tout sauf un outil figé. ll est évolutif ! Pensez à suivre votre trésorerie, a minima une fois par mois. En effet, la réalité s’écartera forcément de vos prévisions (personne n’est devin !). Gardez en tête qu’il s’agit d’un exercice itératif : plus vous mettrez à jour vos hypothèses fréquemment, plus vos prévisions seront précises. Vous allez par exemple décrocher de nouveaux contrats (en tout cas ou vous le souhaite) et qui dit nouveaux clients dit plus de recettes. A l’inverse, vous pourrez être amené à devoir acheter un nouveau véhicule plus tôt que prévu. Vous devrez donc l’ajouter dans votre tableau afin d’avoir les prévisions les plus précises possibles en permanence.
  • Ne pas prendre en compte le risque de subir des retards de paiement. Les ignorer peut vous mettre en difficulté puisque c’est un élément central dans votre plan prévisionnel de trésorerie.

Vos prévisions sont bonnes ? Même le pire scénario est acceptable ? “Super, je vais pouvoir acheter des nouveaux locaux, me procurer des véhicules, embaucher du personnel, faire l’acquisition de nouveaux ordinateurs…” STOP.

Il arrive que des gérants se laissent prendre au piège en mettant le doigt dans l’engrenage de la surenchère. Votre réserve de trésorerie est bonne ? C’est très bien, mais ne commencez pas à vous éparpiller dans tous les sens pour autant. Chaque centime investi doit a minima vous rapporter autant que ce que vous avez dépensé. Alors avant de prendre une décision, posez vous les 3 questions suivantes :

  • Est-ce que cet achat est réellement nécessaire ?
  • S’il l’est vraiment, est-ce le moment optimal pour l’effectuer ? (Peut-être que des soldes vont bientôt débuter !)
  • Puis-je mesurer (et donc quantifier) le retour sur investissement (ROI) de cette action ?
  • Si la réponse est oui à tout, alors c’est que cet investissement est probablement intéressant. Sinon, reprenez du temps pour y réfléchir !